Un duel récurrent
Les champions de France en titre vont croiser samedi soir, à Belfast, une équipe qu’ils ont l’habitude d’affronter dans la compétition ces dernières saisons. Des antécédents récents entre les deux formations, qui rendent forcément cet affrontement singulier. La vraie vertu de la Champions Cup pour les clubs français, c’est de sortir du quotidien du Top 14, de se frotter à quelque chose de nouveau. Bref, de plonger souvent dans l’inconnu… Et c’est justement une des raisons pour lesquelles les joueurs du Stade toulousain, en compétiteurs hors pair qui ont atteint le dernier carré de la compétition lors des cinq dernières éditions (ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire du club le plus titré sur la scène européenne) savent tant se sublimer lorsque arrivent ces rendez-vous à part.
Depuis qu’il a pris les rênes des Rouge et Noir en 2015, le manager va croiser la route de l’Ulster pour la septième fois. Surtout, ce sera la cinquième depuis le 20 septembre 2020, et un succès stadiste (36-8) en quart de finale, à Ernest-Wallon. Moins de trois mois plus tard (le 11 décembre 2020), les deux formations s’étaient retrouvées en Irlande du Nord pour lancer l’exercice 2020-2021. Un duel qui avait accouché d’un match sublime que les Toulousains avaient remporté (29-22), grâce notamment à un doublé de Cheslin Kolbe. Un match qui avait lancé l’aventure de Toulouse, malgré l’annulation de la rencontre retour (ce qui aura fait une opposition de plus entre ces “meilleurs ennemis”), ponctuée par la cinquième étoile du club.
Enfin, les deux équipes avaient encore offert deux batailles d’anthologie en avril 2022, lors des huitièmes de finale aller et retour. “Il ne faut pas oublier qu’ils sont venus gagner chez nous, au Stadium, rappelle Matthis Lebel. On avait dû aller batailler chez eux pour arracher une victoire à cinq minutes de la fin.” En effet, le 9 avril, lui et ses coéquipiers – réduits à quatorze après l’exclusion prématurée de Juan Cruz Mallia – s’étaient inclinés (20-26) malgré un final de feu, avant de livrer une prestation majuscule le week-end suivant à Belfast où Antoine Dupont avait délivré les siens dans le money-time (30-23) pour leur offrir la qualification.